Au-dessus des eaux de la Seine, accrochée à la frange d’un pont, une nymphe aux formes à la fois gigantesques et voluptueuses éclaire le ciel de Paris.

C’est la merveilleuse nymphe de la Seine, à ne pas confondre avec Séquana la déesse de la Seine.
Les passants qui caracolent sur le pont ne la remarque pas ou si peu. Pour la bonne raison que son buste ne surplombe pas directement le pont, mais qu’il se trouve à l’extérieur de celui-ci et s’avance au-dessus du fleuve. Quiconque marche sur le pont ne voit donc que le profil de la nymphe ainsi que son bras monumental. De ce fait, le regard est plus captivé par les autres sculptures et le foisonnement d’éléments décoratifs plus dans leur ligne de mire et donc plus frappants.
Nous sommes sur le pont Alexandre III érigé pour l’Exposition Universelle de 1900 et baptisé du nom du Tsar de l’époque, maintenant que la France et la Russie étaient redevenue amies (après les entreprises guerrières de Napoléon quelques décennies plus tôt).
Oeuvre d’art autant qu’ouvrage d’architecture, ce pont dévoilait au monde entier venu visiter l’Exposition le savoir-faire exceptionnel de la France.
On imagine volontiers le successeur d’Alexandre III (le tsar Nicolas II) s’émerveiller devant les quatre immenses piliers de pierre blanche dressés aux deux extrémités du pont dominé chacun par une sculpture représentant une « Renommée » et dont la fine pellicule d’or pur flamboie sous le soleil.
A-t-il aussi été ébloui par la beauté de la nymphe qui surplombe la Seine depuis le flanc du pont ?
Mais pour la percevoir dans sa totalité, il aurait dû emprunter une embarcation afin de l’observer de face et d’en admirer les magnifiques proportions.
Sans doute que son titre de Tsar de toutes les Russies lui permit-il de bénéficier de ce privilège.
Patrick Huet, quant à lui, n’a pas eu cette possibilité, ni lorsqu’il descendit la seine à pied ni lorsqu’il revint par la suite dans la capitale pour revoir les endroits qui l’avaient marqué durant son voyage.
Il n’a donc jamais vu la nymphe de la Seine dans sa totalité, mais il fut émerveillé par la douceur de son expression (vue de profil), la sérénité de ses traits et le galbe de ses bras.
Des bras gigantesques à l’image de la statue elle-même qui est monumentale, bien plus grande que la taille d’un humain, et qui représente si bien le fleuve dont elle est la princesse.
En souvenir de son deuxième passage, Patrick Huet déposa son livre « la Seine à pied de la source à la mer » près du bras de la nymphe et ensuite un autre de ses livres « le Rhône à pied du glacier à la mer’ et en prit une photo que vous pouvez voir en illustration.
Pas une nymphe, mais quatre sur le pont Alexandre III.
Lorsqu’il prit le temps de découvrir le pont, Patrick Huet s’aperçut, qu’absorbé par la belle allure de celle qu’il venait de croiser, il n’avait pas remarqué qu’une deuxième nymphe venait après cette première.
Mais il ne fut pas au bout de ses surprises quand il vit que de l’autre coté du pont une seconde paire de nymphes était accrochée pareillement au-dessus de la Seine, regardant toutefois dans le sens opposé.
Mais d’où venait ce magnifique bouquet de nymphes ?
L’explication vient de l’origine du pont.
Après avoir conclu une Alliance avec la Russie en 1891, et pour sceller en quelque sorte cette nouvelle fraternité, il fut décidé d’inviter nos nouveaux amis à la future Exposition Universelle qui aurait lieu 9 ans plus tard, en 1900. Et quoi de mieux pour sceller cette alliance que de reproduire sur la Seine un des ponts symbolique de la Russie ?
C’est donc un pont de la Neva (le fleuve qui traverse Saint-Pétersbourg alors capitale de la Russie, avant Moscou) qui servit de modèle au pont Alexandre III à Paris. Et pour symboliser notre Alliance franco-russe, on fit appel au charme féminin sous les traits de deux nymphes de la Seine (en aval du pont) et deux nymphes de la Neva (en amont). Les nymphes des deux capitales réunit sur le pont de l’amitié.
En résumé.
Une alliance conclue en 1891 et une inauguration du pont prévu pour 1900. Hélas, Alexandre III quitta ce monde en 1894, alors que la construction du pont ne commença qu’en 1897. C’est donc son fils, le tsar Nicolas II, qui lui succéda et se rendit aux festivités.
Pour donner à cet événement (l’accord d’amitié et la création du pont) le retentissement qu’il méritait, Nicolas II fut invité à poser la première pierre lors d’une cérémonie officielle qui eut lieu en octobre 1896 en présence du président Félix Faure.
Informations complémentaires sur le pont et les nymphes.
Georges Récipon, peintre et sculpteur français, est le père des quatre nymphes.
Quant au pont, il mesure 45 mètres de large, pour une longueur de 160 mètres.
Le baiser d’une nymphe.
Le pont Alexandre III s’agrémente donc de quatre nymphes monumentales. Toutefois c’est quand même la première aperçue qui emporte la préférence du Fleuve-trotteur.
A l’égal de toute statue celle de la nymphe n’est qu’une image, une interprétation de la beauté du fleuve, néanmoins rien ne s’oppose à ce que l’âme d’un poète ne détecte en ses traits l’esquisse d’un sourire et celui d’un baiser fugace.
Le baiser de la nymphe de la Seine à l’attention de Patrick Huet, Fleuve-trotteur de ses berges et découvreur de ses eaux.
Au sujet du livre La Seine à pied de la source à la mer.
Patrick Huet a longé toute la Seine à pied. A l’issue de ce voyage, il publia un livre d’informations et de photos que nous vous invitions à découvrir à cette page La Seine de la source à la mer.
Ne pas confondre la déesse de la Seine et la nymphe de la Seine.
Ce sont deux personnages ayant leurs propre particularités. Pour comprendre ce qui les différencie, rendez-vous à la page suivante qui vous l’explique en détail : la déesse de la Seine.
Abonnement aux actualités de Patrick Huet.
Pour vous abonner aux actualités de Patrick Huet et vous tenir au courant des nouveaux articles qui y sont publiés ainsi que des nouvelles parutions (livres ou ebooks), envoyez-lui ce message « Abonnement à votre site » ou cliquez ici : Abonnement au site.