Quand une horreur jaillit de la mer pour dévaster le rivage.
L’histoire que nous vous invitons à découvrir a été rédigée par Patrick Huet et se trouve dans son recueil Merveilles et Mystères. Une série d’histoires écrites sur le thème du mystère.
Comme toutes les autres histoires de ce livre, celle de la Pieuvre géante est fondée sur un fait réel. Cet événement a été rapporté par Pline l’Ancien (un écrivain latin qui vécut de l’an 23 à 79 de notre ère) dans son oeuvre : « Histoires de la Nature ».
Pline décrit le phénomène en une vingtaine de lignes. A partir de ce document, Patrick Huet s’est ingénié à reconstituer les événements et à les raconter en les restituant dans le contexte de l’époque.
Voici donc pour votre agrément l’histoire complète de La pieuvre géante.
(Publié ici avec l’autorisation de l’auteur)
(Début de l’histoire.)
Depuis longtemps déjà, le soleil s’était éclipsé pour rejoindre sa tanière tout au bout de l’horizon. Aucune lumière n’éclairait les environs si ce n’était l’éclat fantomatique de pâles étoiles derrière un léger rideau de brumes.
Il faisait encore chaud quoiqu’on fût au milieu de la nuit. Mais en cette saison, la température ne variait que de peu. L’obscurité retenait la chaleur torride qui assommait la contrée au long des heures interminables de soleil brûlant. Seul le petit matin apportait quelque fraîcheur, vite évaporée.
Pas un souffle de brise ne balayait l’atmosphère. La côte s’étirait en sinuant, et c’était là l’unique impression de mouvement que l’on retirait de cet endroit de la Méditerranée. La mer, elle-même, paraissait immobile, tel un immense plateau d’argent qui s’étendrait à l’infini. Plus que jamais, son apparence était minérale.
Soudain, alors que rien ne l’annonçait, la surface plane de l’eau se rida. Des rides étranges, que nul vent ne provoquait. Les rides grossirent, les ondes se plissèrent et bouillonnèrent avant de se déchirer brutalement.
Ce qui apparut dans la pénombre n’avait absolument rien d’humain. Un oeil aurait pu difficilement déterminer ce dont il était question, car la forme était mouvante. Une seule certitude pouvait se dégager de ce flot de mystère : cette chose, quelle qu’elle fût, ne se mesurait pas à l’échelle des hommes. Elle était énorme.
Comme s’il s’agissait d’une manoeuvre insignifiante, elle fendit les eaux grises sans aucun effort et, après son passage, des vagues déferlèrent sur la côte avec une brusquerie effrayante.
L’être, qu’il fût chose ou animal, ne s’en préoccupa nullement. Il venait de se hisser sur les rochers de la rive. Sous sa masse, les galets s’enfoncèrent anormalement dans le sable sec. Il s’immobilisa un moment. Bien que les ténèbres fussent quasi totales, on discernait cependant une sorte de monticule foncé à la pointe arrondie ; une multitude de petites secousses l’agitait à mi-hauteur jusqu’au sol. Et si l’on scrutait davantage, on remarquait, ou l’on devinait, que ces secousses n’étaient en fait que l’agitation d’une suite de grosses lianes, plus exactement de tentacules.
Un de ces longs bras flexibles s’éleva, fouetta un instant le couvercle sombre de la nuit avant de se reposer. Alors, l’être gigantesque s’ébranla. Il rampait sur la grève plutôt qu’il ne marchait. Mais cela n’avait aucune importance. Le sol, grillé par le soleil, ne conservait pas de traces ou si peu ! et le cuir épais de son corps le mettait à l’abri de toute égratignure.
En dépit de sa masse, il se déplaçait rapidement, mais non au hasard. Il se dirigeait droit sur le petit groupe de maisons éparses qui se dressaient plus loin. Au-delà de cette première ligne, d’autres maisons, plus rapprochées les unes des autres, s’étendaient à droite et à gauche. Et plus loin encore, des bâtiments de pierre, des temples, des palais, hissaient leur cime orgueilleuse vers les étoiles.
Carthage, dans ces heures sans lune, dormait aussi profondément que les autres cités. Elle dormait, l’âme paisible et insouciante, sans même s’imaginer dans ses cauchemars, qu’un être digne de ce nom s’avançait vers ses faubourgs.
Carthage la dormeuse ne la sentait même pas longer les façades blanches de ses premières habitations pour s’arrêter d’un bloc face aux viviers à ciel ouvert. C’étaient de vastes cuvettes emplies de saumure où des poissons, par tonneaux, marinaient des jours durant afin de les rendre imputrescibles.
L’odeur de ces salaisons empestait si fortement qu’on les avait placées à la sortie de la ville.
Le monstre, s’il était capable de jugement, apprécia l’emplacement et, sans plus attendre, s’enfonça dans la saumure. Une telle concentration de sel aurait brûlé la peau d’un homme s’il y avait séjourné trop longtemps, pas cet animal. Son cuir le protégeait mieux qu’une armure.
Une fois dans le vivier, ses longs tentacules fouillèrent le liquide brunâtre en tous sens. Ils happèrent quantité de poissons qu’ils dirigèrent aussitôt vers son bec monstrueux de poulpe. Il les avalait goulûment sans prendre garde à l’aspect de ce qu’il dévorait. Lorsque son appétit formidable fut apaisé, la bête sortit de la saumure, à peine plus lourde qu’à son arrivée et s’en retourna sans hâte vers son repaire aquatique.
Les eaux grises de la mer se refermèrent sur ses tentacules noirs en de brusques convulsions, comme si elles voulaient à jamais conjurer le retour de cette horreur.
Les ombres continuèrent leur chemin, l’orient s’éclaircit. Et quand les roses de l’aurore effacèrent la pénombre, rien d’anormal ne subsistait sur la grève. La Méditerranée, toujours semblable à un plateau d’argent, étincelait de tous ses feux sans qu’un mouvement ne ridât sa surface.
* *
Puis l’aurore s’inclina et le soleil éclaira brillamment la ville. Carthage se réveilla ; et avec elle, un petit homme vif aux traits secs. Ses yeux noirs, constamment aux aguets, savaient jauger la valeur des choses plus sûrement qu’un instrument de pesée. De là tenait-il sa richesse, car l’homme, expert en l’art du négoce, ne laissait aucune chance à ses adversaires lors d’un débat financier. Le marchandage était pour lui plus qu’une seconde nature, elle représentait le souffle de son existence.
Mélaque, puisque tel était son nom, s’enorgueillait de son palais somptueux, de ses navires toujours en mission entre la Crète, Chypre et l’Égypte. Au cours de sa jeunesse, il avait de pied ferme grimpé à bord de son premier bateau et sillonné la Méditerranée jusqu’aux approches des colonnes d’Hercule (1). Il avait aussi organisé et participé à un convoi terrestre jusqu’à l’antique Babylone.
Désormais, ce temps d’errances et d’aventures était révolu. Il se faisait plus vieux et sa fortune s’était accru au point où il devait résider à Carthage pour gérer au mieux les flux de ses bâtiments et de ses expéditions commerciales. Récemment, il avait acquis un certain nombre de viviers aux limites de la ville et il s’en félicitait encore.
— Excellent travail, Mélaque ! se disait-il en marchant à grands pas. Vraiment habile ! Les peuples australs, ceux du désert et d’au-delà, adorent le poisson. Pour eux, c’est une friandise de choix ; un met rare. Malheureusement, leurs rivières sont chétives, parfois juste un filet d’eau… trop peu, pour qu’y survive une ablette. Eh, bien ! je leur en donnerai, moi, du poisson ; et bien salé ! En échange, je ne leur demanderai que ces pierres vertes dont ils font si peu de cas. Puisque les émeraudes les indiffèrent, je suis disposé à les troquer contre un tonneau de poissons salés. Et l’affaire tournera encore à mon avantage !
Tout heureux à l’idée de cette transaction, il se frotta les mains de satisfaction. Il alla même jusqu’à chantonner un refrain désuet appris durant son enfance.
La ritournelle s’étrangla dans sa gorge son dès son entrée aux salaisons. La stupéfaction le clouait sur place. Pendant quelques secondes, sa respiration se bloqua, son coeur ne battit plus en sa poitrine. Lorsqu’enfin il retrouva un semblant de lucidité, un rugissement s’échappa de ses lèvres.
— Par Cronos (2) ! Que s’est-il passé ici ?!
Son ire portait loin, mais comme l’endroit était vide, seul le miaulement d’un chat lui répondit. Il se tourna d’un bloc vers le félin. À l’évidence, celui-ci était trop petit pour avoir provoqué de tels dégâts. Mélaque rugit de nouveau.
— Cronos ! Seul un démon a pu ravager mes salaisons de la sorte ! Les piquets sont arrachés, les paniers déchirés et la saumure éclabousse le sol jusqu’à mes pieds.
Et ce n’était que le début d’un douloureux inventaire. La liste des dommages s’allongeait au fil de son inspection et le plus affligeant d’entre eux se couronnait par la disparition d’un volume incroyable de poissons. Mélaque n’en finissait plus d’exprimer sa fureur.
— L’enfant de hyène ! Que ce fils de vautour rôtisse dans les flammes de Cronos !
— De qui donc parles-tu, Mélaque ? Rétorqua une voix amicale.
Le riche négociant volta sur lui-même, le menton agressif, les dents prêtes à mordre. Les éclairs de ses yeux s’adoucirent quand il reconnut son interlocuteur.
— Anathorle ! Mon ami, mon frère ; c’est toi !.. La colère me submerge et j’ai failli me retourner contre toi tant le courroux ôte tout frein à mon jugement.
Un petit rire sec secoua le nouvel arrivant. Vêtu d’une tunique blanche cousue de près, il portait le front haut. Une touche de malice teintait le fond de ses prunelles. Pourtant, nul dans Carthage n’aurait voulu s’opposer à ce grand gaillard à la stature robuste. Capitaine de la garde du roi, il excellait dans le maniement des armes autant que dans les pugilats.
Il posa une main rude sur l’épaule du marchand.
— Conte-moi ton affaire, Mélaque ! Tu es complètement chaviré. Tu t’époumonais sur un fils de vautour, me semble-t-il…
Mélaque cracha sa fureur.
— Pas un ! Je dirais des fils de vautours ! Des voleurs, juste dignes de finir dans le nid des scorpions !
Puis, à court d’invectives, il montra à son ami les ravages de son exploitation. Le capitaine émit un long sifflement.
— Tu as raison Mélaque, un homme solitaire n’a pu accomplir tous ces dégâts. Ils étaient sûrement toute une bande. Et qu’en est-il de ton poisson ?
— Il n’en reste plus grand-chose. Cinq tonneaux envolés en pleine nuit !
— Étrange, en effet ! Admit le capitaine en se frottant le menton.
Il examina le sol, se gratta le crâne d’un air pensif, et avança.
— On a tiré quelque chose de lourd depuis ta propriété. Regarde ces marques, elles se poursuivent de ce côté-ci. Suivons-les !
Ils remontèrent ainsi jusqu’à la mer. Anathorle, perplexe, reconnaissait n’avoir jamais rien vu de pareil.
— Aucune empreinte de pieds. Peut-être ont-ils cherché effacer leurs traces en tirant cette chose derrière eux.
— C’est possible, concéda Mélaque. De toute façon, cela ne résout en rien mon problème. Ils sont venus en barque ou dans un petit bateau et sont repartis en silence. Nous ne les reverrons pas de sitôt à Carthage. Quant à moi, j’aurais perdu une bonne nuée de poissons. Encore heureux qu’ils ne vaillent pas cher ! Je pourrais reconstituer mon stock dans les jours à venir.
— Une chance pour toi, mon ami. Toutefois, si tu me permets une suggestion, érige une haute barrière autour de tes viviers. Cela découragera d’autres voleurs.
Mélaque suivit ce conseil sans tarder. Trois jours plus tard, une palissade dressait deux mètres de bois autour des salaisons. En outre, le marchand avait acheté à bas prix une cargaison de poissons aux pêcheurs des environs. Dans une semaine, il les enlèverait de leur bain de saumure et les enverrait aux peuples des sables. Sa jeune épouse, Elissa, fondrait de reconnaissance lorsqu’il lui offrirait ces superbes émeraudes vertes qu’on ne trouvait que loin dans le sud.
Mais ces poissons-là ne prirent jamais la route du désert. La veille de leur départ, une forme gigantesque aux longs bras noueux comme des lianes surgit des eaux. La palissade ne l’arrêta qu’une seconde. Elle la franchit en escaladant un arbre à proximité et en se glissant de l’autre côté.
Son appétit avait augmenté depuis sa dernière visite. En sortant de la saumure, elle ne laissa que quelques bribes de nageoires séchées. Ses tentacules étreignirent à nouveau le fût et les branches, la soulevèrent et la ramenèrent hors de l’enclos. Son retour vers la mer s’acheva dans une monstrueuse agitation des vagues.
* *
Le lendemain, Mélaque manqua de perdre l’esprit tant la rage le suffoquait. Il hurla, rugit, prit à partie démons du soir et nymphes des bois, les injuria de toutes les façons possibles et imaginables avant d’admettre que ses imprécations n’avaient strictement aucun effet sur le retour de sa cargaison.
Il décida de changer de tactique et se rendit de suite chez son ami, Anathorle. Ce dernier s’entraînait, glaive au clair, dans la cour de sa maison. Dès que le capitaine l’aperçut, visage empourpré et mâchoires crispées, il devina la raison de sa visite.
— Ne me dis rien, Mélaque, tes poissons t’ont encore joué des tours !
— Par Cronos ! tu es dans le vrai. Les barrières n’ont protégé que ma conscience. Ces fils de scorpions ont saccagé les viviers avec plus de méthode que la dernière fois. Je suis à bout Anathorle ! Ces destructions répétées me minent l’esprit. Je m’en remets à ton art. Que me suggères-tu pour que cessent ces dégradations ?
— Écoute, Mélaque ! Ces ravages ne peuvent être le fait d’un banal voleur, ni d’une bande. Pourquoi se donnerait-on autant de peine pour voler du poisson salé ? Il ne coûte pratiquement rien sur les marchés. Non, mon ami ! Il ne s’agit pas là d’un vol ordinaire. Je soupçonne un mystère plus sombre, plus noir.
Le négociant sursauta comme piqué au vif. Un mouvement d’appréhension balaya sa colère.
— Par le sang de mes aïeux ! Ne me dis pas que tu penses à un démon de la nuit venu jusqu’ici, à Carthage, pour s’emparer de mes biens puis… de ma vie.
Un trait soucieux barra le front lourd de l’officier.
— Je ne conclus à rien, Mélaque, je constate. Et si des êtres humains quelconques ne peuvent commettre certains actes, c’est que leurs responsables ne le sont pas… humains.
Mélaque pâlit à ces mots. Anathorle ajouta :
— Ne t’en fais pas. Je ne crains aucun démon. Je vais installer des sentinelles autour de tes viviers ; ils seront secondés par des chiens. Pas n’importe lesquels, des molosses, de la race de ceux qu’on dresse pour combattre les tigres dans les arènes de Rome. De rudes animaux, crois-moi ! Ils broient une jambe d’un claquement de mâchoires.
Il en fut fait ainsi. Des charpentiers montèrent hâtivement une baraque non loin des viviers. Une dizaine d’hommes y prenait place au crépuscule assistée d’une meute sur le qui-vive.
Les premiers temps, il ne se passa rien. Au cours de la cinquième garde, les molosses qui sommeillaient autour du baraquement bondirent soudain sur leurs pattes. Une forme immense déchirait la nuit. Son odeur sauvage les secoua de rage. Ils s’élancèrent tous ensemble sur le monstre et l’encerclèrent.
Les guetteurs, plongés dans leurs songes, furent éveillés par des aboiements furieux et des cris bestiaux. Trident à la main, ils fusèrent au-dehors et le spectacle qu’ils découvrirent les atterra.
Une pieuvre gigantesque, plus haute et plus massive qu’une maison, brassait les airs de ses monstrueux tentacules. Son odeur répugnante les agressa autant que ses feulements abominables.
Les molosses, des fauves irréductibles, mordaient bestialement dans le cuir de la bête. Elle mugissait de douleur, mais ne faiblissait pas. Les tentacules soulevaient le chien téméraire et l’écrasaient sur le sol. D’autres les remplaçaient et attaquaient à leur tour, mais les tentacules tombaient brutalement sur leur dos et les brisaient d’un coup. Les gardiens hébétés entendaient le grincement des os broyés. Une sueur froide leur mouillait l’échine tandis qu’une épouvante irraisonnée leur saisissait l’esprit.
Ils observaient l’affrontement et le désastre sans même pouvoir ébaucher un geste. C’était un véritable massacre. Car si la sauvagerie des molosses dépassait celle des fauves, elle ne pouvait se mesurer à l’aune du poulpe. Un monstre si formidablement armé ne pouvait être réduit à l’impuissance par une simple meute. Et bien qu’il se trouvât hors de son élément naturel, l’eau, sa puissance était telle qu’ils seraient tous écrasés.
C’est alors que Mélaque survint en toute hâte, et avec lui, Anathorle.
— Quelle est cette horreur ? s’écria Mélaque.
Il ne put en dire davantage tant sa gorge tremblait et tant sa volonté s’échappait. Anathorle, lui aussi, avait blêmi. Cependant, un sursaut d’énergie lui fit retrouver ses sens. Il lâcha dans un souffle.
— Démon ou pas, cette chose vit. Elle connaît la douleur des morsures. Elle peut donc mourir !
Il se tourna vers ses hommes et les fouetta de la voix.
— Par Cronos ! Seriez-vous des lâches pour laisser vos chiens finir de la sorte ?
Le petit groupe revint à lui, sans pour autant recouvrer son courage. La vie d’un chien valait-elle sa propre vie ? Cela valait-il d’être dévoré par un monstre ? Ce n’était que des chiens après tout ! Le capitaine changea de discours.
— Aujourd’hui, ce sont des chiens qui sont occis. Qui vous garantit que demain ce ne seront pas vos enfants et ceux de vos amis qui seront la proie de ces tentacules ? Nous sommes ici pour défendre Carthage. Sus au monstre !
Trident en avant, Anathorle courut vers la pieuvre. Voyant ce geste d’une bravoure impensable, ses soldats l’imitèrent. Les longs tridents acérés perçaient le cuir du poulpe. Les bruits de la lutte éveillèrent les Carthaginois. D’autres soldats apparurent, armés jusqu’aux dents.
La pieuvre aurait pu se défaire de dix hommes en dépit de ses graves blessures, pas de cent. Cent soldats armés et aguerris ! Peu à peu, elle perdait du terrain. Ses tentacules frappaient moins loin. Il n’empêche, elle ripostait toujours, avec rage, furie et détermination.
Ce ne fut qu’aux frontières de l’aube qu’on put enfin l’achever et prendre toute la mesure de ses dimensions. Sa tête avait la grosseur de quinze amphores, ses tentacules longs de dix mètres, un homme n’aurait pu en encercler un de ses bras.
Tout ceci, Lucullus, un savant qui faisait des recherches sur les poulpes, le nota scrupuleusement.
Le tumulte de ce combat bouillonna encore longtemps chez les Carthaginois, dans leur coeur et dans leur maison. Puis, la vie reprit comme avant. Les marchands négociaient, les paysans cultivaient. Seuls les pêcheurs jetaient plus souvent un oeil vigilant sur les abîmes sans fin des mers turquoise.
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L’histoire La pieuvre géante est tirée du recueil Merveilles et Mystère. Ce livre est disponible en librairie.
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