Le Bois des Cent Fonts – extrait à lire.

Auteur : Patrick Huet.

Brève présentation.

Dans les temps anciens, bien avant la venue des Romains en Gaule, des pillards dévastèrent le village d’Aubéric, jeune garçon de 9 ans. Apeuré et blessé, il trouve refuge dans une forêt protégée par une dryade. Une forêt dont chaque fontaine possède la vertu de guérir une maladie ou une blessure.

Début de lecture.

(Le passage que nous vous proposons est extrait du milieu de l’histoire, après qu’Aubéric a été recueilli et soigné par une dryade. Texte sous copyright publié avec l’accord de l’auteur).

(…) La dryade sourit et répéta.

— Chacune des fontaines guérit une maladie ou une blessure. Il en est ainsi aux Cent Fonts !

Étonné, Aubéric ne sut que faire sinon regarder béatement la dryade. Elle lui sourit de nouveau et toute la beauté du monde se dessina sur la nacre de ses lèvres.

— Tu m’as l’air épuisé. Sans doute as-tu faim. À courir depuis le matin, tu n’auras pas songé à te restaurer. Assieds-toi près de ce saule, je reviens dans quelques instants.

Sans mot dire, le jeune garçon obtempéra tandis que la dryade disparaissait dans la forêt, aussi légère qu’un souffle de vent. Quand elle réapparut peu après, Aubéric dormait profondément, terrassé par les épreuves qu’il avait affrontées depuis le petit jour. La mousse du sous-bois épousait les formes de son corps et lui faisait un berceau d’émeraude.

Elle lui passa la main sur son front brûlant puis s’installa à proximité contre le saule. À plusieurs reprises durant la nuit, Aubéric hurla dans son sommeil appelant ses parents, repoussant des ennemis invisibles. À chaque fois, la dryade s’agenouillait près de lui et murmurait des paroles de réconfort à son oreille. Aussitôt, il se calmait, sa respiration redevenait régulière et son épouvante s’estompait.

À l’aube, il ouvrit enfin les yeux et découvrit la dryade toujours adossée au tronc du saule. Nulle fatigue ne transpirait sur le visage de la merveilleuse demoiselle. Quoiqu’elle eût passé une nuit entière à veiller sur l’enfant, elle était aussi fraîche que la rosée du matin.

— Comme j’ai faim ! s’exclama Aubéric à peine éveillé.

— C’est un signe de bonne santé, petit épouvantail, constata affectueusement la dryade. Vois donc ce que je t’ai apporté ! Ils n’attendent que ta bonne volonté.

Elle lui présenta les fruits cueillis depuis la veille. De bons gros fruits juteux et appétissants dans lesquels Aubéric mordit avec un bel entrain. Plus tard, quand son estomac fut comblé, elle l’emmena avec elle visiter la forêt. Il s’amusa avec un couple de lapins espiègles, siffla avec un merle, grimpa dans les arbres pour y jouer avec des écureuils. Les animaux semblaient l’accepter, parce qu’il était sous la protection de la dryade. De fait, toutes les bêtes montraient à la demoiselle gentillesse et affection.

Par la suite, très souvent, il remarqua la présence d’un langage entre la dryade et les animaux, un échange qu’il ne pouvait comprendre.

Qui donc était réellement la dryade ? À cette époque, il ne se posait pas ce genre de question. Pourtant, jamais il ne la vit dormir. Avant de fermer les yeux, il l’apercevait, fleur délicate dans le soir naissant, rire en compagnie d’une nuée de papillons. Et le matin, quand il s’éveillait, elle jouait avec le cours du ruisseau, les doigts effleurant les eaux chatoyantes. Ou bien encore soufflait-elle dans une flûte de roseau. De même, jamais il ne la vit manger. Elle n’apportait des fruits que pour lui mais n’y touchait pas. Elle paraissait vivre de l’air du temps et de la douceur du bois.

Plusieurs jours après son arrivée, Aubéric sombra dans l’abattement. Il refusa les fruits du matin et ne voulut pas se lever.

— Que se passe-t-il, petit épouvantail ? demanda la dryade, ainsi qu’elle le nommait par tendresse.

— Rien. Répondit-il d’une voix morne.

— Rien ? En es-tu bien sûr ?

Pas de réponse. L’enfant restait allongé, la mine sombre et les muscles du visage figés.

— T’ennuies-tu dans cette forêt ? Les petits amis que je t’ai présentés ne sont-ils pas suffisamment joyeux pour te divertir ?

— Si.

— Dans ce cas, où est le problème ?

FIN DE L’EXTRAIT.

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