Voici la réaction d’un auteur, Patrick Huet, au sujet de l’IA.
Que pense-t-il de l’IA en général pour la génération de textes et de romans ?
Patrick Huet n’utilise pas l’ I. A. (dans ses textes) pour trois raisons.
1- Première raison.
La première raison est qu’il est bien plus rapide que les IA pour imaginer une histoire qui lui tient à coeur.
Comme il le souligne souvent, pourquoi ferait-il appel à une I A, alors qu’il peut le faire lui-même ?
2- Deuxième raison.
La deuxième raison que Patrick Huet évoque est qu’une création issue de l’I A ne pourrait pas être « sa » création à lui, mais des centaines ou des milliers de morceaux de phrases ou de paragraphes recueillis un peu partout sur le Web sur des quantités de sites et des réseaux sociaux, mis en forme et agencés de façon à donner un texte cohérent.
Bref, le résultat serait certainement un texte très acceptable, voire de bon niveau. Mais selon Patrick Huet, il s’agirait de la création de milliers d’auteurs anonymes sous la direction de celui qui a commandé ce texte à la machine. Dans ce cas précis, le commanditaire aurait le statut d’auteur (dans le sens de celui qui a acté ou accompli quelque chose), mais en aucune façon le commanditaire serait écrivain, car il n’a jamais écrit une phrase de ce texte.
D’ailleurs, Patrick Huet préfère que l’on désigne la personne qui utilise l’IA pour générer un texte par le titre de « commanditaire » (pour les textes scientifiques ou documentaires) ou de « scénaristes » (pour les textes de fiction et les récits) et non d’auteur, pour éviter une confusion avec celui qui s’est véritablement mis à l’ouvrage.
Voici ce qu’il dit également à propos des véritables auteurs.
« En tant qu’auteurs, nous avons notre propre fierté, celle d’avoir conçu un texte entièrement.
Etre écrivain ce n’est pas juste avoir une superbe idée de scénario, c’est aussi -et surtout- savoir manier la langue, c’est-à-dire écrire physiquement des phrases. Si un écrivain n’est pas capable d’aligner des mots dans une phrase cohérente, ce n’est pas un écrivain. C’est au mieux un scénariste, s’il a préparé et transmis un scénario, ce qu’on nomme aujourd’hui un « prompt » .
3- Troisième raison.
La troisième raison pour laquelle Patrick Huet ne fait pas appelle à l’I A tient à la créativité.
Voici ce qu’il en dit :
« Pourquoi devrais-je suivre comme un mouton ce que des milliers ou des dizaines de milliers d’autres personnes ont écrit ou exprimé quelque part ? »
Car l’ I A n’invente pas de nouveaux univers, elle prend ce que d’autres ont déjà élaboré et les agence différemment. Ce que vous obtenez avec l’I A dans le domaine des arts et des lettres, c’est un nivellement de la créativité, un « agrégat » de ce qui se dit et s’échange un peu partout sur le Web.
Ceux qui font appel à l’I A pour élaborer de nouveaux livres ou de nouvelles musiques n’ont pas conscience de cela, parce qu’ils ne fréquentent pas les 20.000, 30.000 ou 100.000 pages qui ont été explorés par le programme. Mais l’I A, si.
Elle pioche partout où elle a accès, mélange ces dizaines de milliers de phrases, ces centaines de concepts déjà émis (dont vous ignorez tout) et vous sort ce qui semble être à vos yeux une nouveauté artistique ou littéraire, mais qui n’est en fait qu’un condensé de ce qui se raconte sur des multitudes de sites et de pages.
Sur cette pente, personne n’inventera plus rien de nouveau, mais se contentera de répéter sous une forme différente ce qui se dit partout ailleurs.
Un consensus de la créativité et son nivellement.
De ce qu’il ressort de la réflexion ci-dessus de Patrick Huet, vous avez compris que cela concernait l’usage de l’IA pour la rédaction de textes, et de s’attribuer le titre d’écrivain alors que l’on n’a pas écrit une seule ligne du roman en question.
Cependant, il ne critique pas l’emploi de l’I A en elle-même dès lors qu’il est clairement préciser que le scénariste (ou prompteur) n’a élaboré que le scénario, tandis que le texte lui-même a été exécuté par la machine.
Voici quelques années en arrière, il y a 9 ans de cela en 2016, il a publié un article sur ce thème. Car déjà, à cette époque, des écrivains faisaient appel à des programmes informatiques pour rédiger leurs ouvrages (ou même inventer des scénarios). Le phénomène n’est donc pas nouveau. Le grand public semble le découvrir, alors qu’il était déjà d’un usage courant dans beaucoup de milieux professionnels.
Cet article de 2016 est consultable à cette page : La fin des écrivains ? (A cette époque un certain nombre d’entre eux utilisaient déjà l’IA).
Créez par vous-mêmes, soyez votre propre source d’inspiration.
Nous terminerons notre article d’aujourd’hui par cette conclusion de Patrick Huet :
La création de ce qui vient de votre coeur ne doit pas dépendre de ce que les autres font.
Ne laissez pas votre créativité être noyée dans celle d’un autre. Ne soyez pas assujetti aux créations des autres.
Créez par vous-mêmes, inventez, soyez votre propre source d’inspiration !
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