Roman La Perle de Lune – Chapitre 1

A lire gratuitement le roman « Petite Fleur des Champs et la Perle de Lune » .

La Perle de Lune roman de Patrick Huet 40QCe roman appartient à la catégorie « young adult », ou roman « jeunes adultes » en français, qui caractérise un type de roman bondissant d’aventures et dans un contexte de fantasy où la magie fait souvent irruption.

Quelques mots sur ce roman.

Ce livre est le deuxième roman de la série « Petite Fleur des Champs » du nom de son héroïne, une jeune Indienne appelée ainsi à sa naissance du fait de sa fraîcheur rappelant celle de ces fleurs poussant librement dans les champs et les prairies.

Les événements se situent au temps des premiers Indiens d’Amérique.

Petite Fleur des Champs fait partie du clan des Inikawas. Elle se trouve entraînée dans des aventures extraordinaires dans une région aux dangers multiples, mais aussi emplie de merveilles et de magie.

Auteur de ce roman : Patrick Huet.

Note. Ce roman est diffusé ici avec l’autorisation de Patrick Huet.

Le chapitre 1 s’intitule : Ailes d’Azur.

Plan de cette page.

1- Lecture gratuite sur ce site – explications.

2- Au sujet du copyright.

3) Présentation rapide de ce roman.

4- Début de la lecture.

5- Où se procurer le livre papier ? Pour ceux intéressés.

6- Autres livres à lire gratuitement.

1- Lecture gratuite sur ce site – explications.

Patrick Huet, écrivain et romancier, est l’auteur de nombreux romans dans des genres très variés : humour, aventure, jeunes adultes, fantasy, science-fiction.

Les lecteurs ne connaissent souvent qu’une seule facette de ses écrits. Pour leur permettre de découvrir d’autres aspects de sa gamme d’écriture, il a décidé de mettre à leur disposition plusieurs de ses œuvres en lecture gratuite.

Ces romans sont diffusés ici par chapitre pour que leur accès vous soit plus facile.

2- Au sujet du copyright.

La lecture des romans diffusés sur ce site est totalement gratuite, mais bien sûr leur reproduction est interdite sauf autorisation de l’auteur.

Les romans sont sous copyright. On ne peut pas les reprendre pour les publier ailleurs.

Si vous souhaitez partager leur lecture avec des amis, communiquez-leur simplement le lien des chapitres concernés de façon à ce qu’ils puissent y accéder par eux-mêmes.

Exception pour les enseignants.

Patrick Huet autorise les enseignants à diffuser auprès de leurs élèves tout ou partie de ces chapitres, à la seule condition que ce soit dans un cadre scolaire et, bien entendu, gratuitement.

3) Présentation rapide de ce roman.

Un orage d’une violence inouïe s’était abattu sur la tribu des Inikawas, arrachant les tipis.

Mais les rafales avaient aussi entraîné une étrange fille, une fille-oiseau aux longues ailes bleues.

Elle s’était accrochée à la taille de Petite Fleur des Champs dans l’espoir d’arrêter sa course. Hélas, la tempête redoubla de violence et emporta les deux filles à des jours de marche de la tribu.

Toutefois, ce n’était pas en la distance que résidait le danger.

Une troupe inconcevable, mi-homme mi-chacal, pourchassait Ailes d’Azur dans l’espoir de la vendre sur les marchés d’Atlantis dont ils étaient issus. Et celui qui les dirigeait ne connaissait pas la pitié.

Petite Fleur des Champs, cette jeune indienne qui se déplace sans qu’un seul bruit ne s’élève sous ses pas et qui maîtrise si bien tous les arts de la chasse, va devoir affronter la plus grande menace jamais apparue sur sa terre.

Car Ailes d’Azur détient un secret convoité par beaucoup.

Le secret de la Perle de Lune.

4- Début de la lecture – Ici, commence le chapitre 1.

(Le texte ci-dessous est soumis à copyright et ne peut être reproduit qu’avec l’autorisation de l’auteur Patrick Huet.)

Chapitre 1 – Ailes d’Azur.

La déflagration tonna brusquement dans un ciel noir, ébranlant la centaine de tentes du village.

Sous les tipis, les plus braves des Inikawas avaient frémi.

Depuis le coucher du soleil, ils étaient là, recroquevillés sous la fragile toile de leur abri. Le vent sifflait comme un damné, projetant des trombes d’eau cinglantes dans toutes les directions à la fois, tandis qu’éclairs et tonnerre se succédaient à un rythme terrifiant.

De mémoire d’Inikawas, jamais un orage d’une telle violence ne s’était abattu sur eux. La nature entière semblait s’être liguée contre ses habitants. Même le grand totem, protecteur de la tribu, à l’effigie d’un condor géant paraissait minuscule face aux éléments déchaînés.

Accroupie sur le sol détrempé du tipi où l’on avait réuni les enfants, Petite Fleur des Champs en étreignait fermement le bas. Le vent entrait en rage et en soulevait de larges pans. La toile aurait été emportée depuis le début de la tempête si une dizaine d’enfants ne l’avait saisie à deux mains pour la maintenir de force au sol. Une quinzaine de leurs camarades se blottissaient au centre de l’abri. Ils essayaient tant bien que mal de se réchauffer en attendant de remplacer par roulements leurs compagnons fatigués. Et pour cause ! Au bout d’un moment, les mains transies par la pluie glacée et par le vent, se raidissaient et n’étaient plus capables de tenir un quelconque tissu.

Depuis longtemps, Petite Fleur des Champs n’avait pas bougé. Ses longs cheveux très bruns, retenus par un bandeau de lin aux motifs géométriques, voltigeaient autour de sa taille à chaque coup de vent. Son visage d’une blancheur lumineuse rappelait l’éclat de la pâquerette ; cette caractéristique lui avait d’ailleurs valu son nom douze printemps auparavant. Ses yeux noirs, vifs et brillants, scrutaient les ténèbres lorsque la tente se soulevait.

La nuit était totale, le ciel bouché ! Le flash des éclairs révélait un rideau de pluie opaque derrière lequel les autres tipis prenaient des allures fantomatiques.

À la faveur d’un de ces éclairs, elle aperçut l’une des tentes du village sur le point de s’envoler. Déjà, sous la poussée du vent, les piquets se déterraient.

Le Tipi sacré ! S’exclama-t-elle. Il va être arraché !

Là, étaient rassemblés dans un respect solennel les habits de cérémonie de la tribu. Des vêtements spécialement apprêtés par les femmes, des jours durant, des parures de plumes fastueuses, introuvables dans la région et d’une valeur inestimable. Si le vent les emportait, les chasseurs ne pourraient plus entreprendre leur danse sacrée avant leurs expéditions. La chasse serait mauvaise et le village affamé.

Que cette danse influençât ou non le succès de la chasse, elle ne s’était jamais posé la question, mais sa tribu y croyait. Le cérémonial devait donc être respecté, avec la vêture appropriée !

Elle se tourna vers le plus proche de ses voisins et se fit remplacer immédiatement.

Que cinq d’entre vous m’accompagnent ! Il faut retenir le Tipi Sacré.

Sans attendre de réplique, elle sortit vivement. Aussitôt, la pluie la gifla violemment, le vent la bouscula tandis que ses tympans sifflaient sous le choc d’une nouvelle déflagration. Ses bottines en cuir de bison pataugeaient dans une boue épaisse. Malmenée par les bourrasques, elle trébucha sur le Tipi Sacré, s’empêtra dans un morceau de toile. La force du vent était telle qu’il la souleva à deux pieds du sol. Un des piquets venait de lâcher. La toile faisait désormais office de voile, elle concentrait la puissance des rafales. En comparaison, le poids d’une fillette de douze printemps était négligeable.

Des bruits de voix tintèrent à ses oreilles. Des mains l’agrippèrent de justesse. Un groupe d’enfants était là, tirant la toile de tente, la fixant en toute hâte par des piquets. Quelques adultes arrivaient.

Une bourrasque s’engouffra dans le tipi, happant au passage une poignée de vêtements aux couleurs vives, les éparpillant dans le village. On s’élança à leur recherche.

Petite Fleur des Champs était dans les premières. Une prodigieuse parure de plumes d’aigle, presque aussi longue qu’elle-même, s’était envolée avec la soudaineté d’un moineau, une coiffure d’une haute valeur. Trébuchant à moitié dans la boue, elle courut après lui. La zébrure hachée des éclairs lui montrait par intermittence les plumes colorées tourbillonnant dans la tempête. Les portes du village étaient depuis longtemps derrière elle, que la jeune Indienne courait encore.

La parure se jouait d’elle. Par instants, elle était si proche qu’elle était sur le point de l’atteindre. Mais, lorsque ses doigts se refermaient, ils ne rencontraient que du vide. Le vent avait de nouveau emporté la coiffure. Têtue, la fillette continuait sa poursuite. Elle sentait à peine la pluie furieuse lui marteler le visage ou les déflagrations inhumaines du tonnerre lui briser les tympans. Elle voulait la parure et elle l’aurait !

Un flash lumineux plus violent que les autres lui blessa la vue. À demi aveugle, elle entraperçut un éclair bleuâtre fondre sur elle. Un choc d’une rudesse invraisemblable la culbuta en arrière, le souffle coupé, aux trois quarts évanouie.

Un poids lourd reposait sur sa poitrine tandis qu’un étau la serrait à la taille.

Qu’est-ce qu…

La surprise la laissa sans voix. Un nouvel éclair venait de révéler une fillette d’aspect fragile, cramponnée à son corps mince comme à une bouée. Ce n’était pas le visage torturé par l’angoisse qui se tournait vers elle, qui la rendait muette, mais sa couleur, bleu pâle. Plus surprenant encore était la paire d’ailes qui surmontait ces frêles épaules. D’un azur vif, comme ses yeux et ses longs cheveux, elles paraissaient pourtant diaphanes.

Un grondement fantastique fit sursauter l’étrange apparition, ramenant Petite Fleur des Champs à des préoccupations plus vitales. Un coup de vent d’une brutalité incroyable déploya les ailes bleues de la fille mystérieuse, la soulevant du sol. L’Indienne comprit alors pourquoi elle s’accrochait avec tant de vigueur à sa taille. Ses ailes, aussi longues que son corps, ne pouvaient résister à la force de l’ouragan. Au contraire, leur surface lui offrait l’appui nécessaire pour y développer toute sa puissance.

La fille bleue était déjà à deux coudées au-dessus du sol, les pieds plus haut que la tête, les bras enserrant toujours désespérément la taille vêtue de daim. Une bourrasque plus forte encore étendit les ailes à la limite de la rupture. La petite Inikawas se sentit quitter irrésistiblement la terre ferme. Elle tira la fille ailée vers le bas, sans succès. La tempête les emportait toutes les deux à une allure folle à travers les torrents de pluie, les fracas du tonnerre et les éblouissements des éclairs. La foudre les frôla à plusieurs reprises. Elle en ressentit la brûlure contre son bras nu.

Désormais, elle aussi empoignait les bras de la fille bleue. Elle n’avait nulle envie de la voir relâcher son étreinte sous le coup de la fatigue. Comme elle ne possédait pas d’ailes, le vent aurait peu de prise sur son corps. Elle s’écraserait dans la prairie tel un fruit trop mûr sur un rocher.

Les rares fois où les éclairs ne l’aveuglaient pas, la pluie et le flot de cheveux bleus inondaient son visage, l’empêchant de voir correctement. Elle discerna pourtant, loin au-dessous d’elle la cime verte des arbres mutilés.

L’ouragan ravageait les plantes autant que les hommes.

Brusquement, le vent cessa. Les deux corps tombèrent aussitôt. Dans un ultime réflexe, la fille bleue battit frénétiquement des ailes. Elle ralentit leur chute. Cependant, le poids de sa compagne les précipita vers le bas.

Elles s’effondrèrent dans les branches touffues d’un vaste chêne. La frondaison épaisse les agrippa, les freina et finit par les stopper définitivement dans un grand fracas de rameaux cassés.

La joue droite embourbée dans la vase, la tête bourdonnante des coups endurés, Petite Fleur des Champs commença à se relever. Les muscles de ses bras lui faisaient mal, ses épaules lui donnaient l’impression d’avoir été arrachées. Un rapide examen la rassura. Elle était sauve. Elle s’en tirait avec des contusions et des égratignures, mais par bonheur pas de fractures.

Et la fille bleue ? Où était-elle ? Elle l’avait complètement oubliée !

La nuit sombre ne lui offrait aucune visibilité. Un éclair lointain dissipa fugacement les ténèbres. Une lueur bleu vif accrocha son regard. La fille inconnue pendait immobile et à demi ployée sur une branche maîtresse. La pluie qui tombait moins fortement s’égouttait en cascade du bras inerte. Elle s’égrena sur le visage blanc et fin de la petite Inikawas, le lavant de la boue encore collée à sa joue.

Sans attendre, elle bondit sur le tronc noueux. La taille du chêne était fabuleuse. Dix hommes, les mains tendues, n’auraient pu l’encercler. L’arbre était très vieux, plus vieux que la doyenne des Inikawas (Mère de La Tribu) qui comptait plus de cent hivers. Il avait déjà atteint cette taille quand les Inikawas s’étaient installés sur ce continent, quatre générations auparavant, après avoir fui le royaume d’Atlantide et son joug tyrannique. Il était si ancien !

Le tronc était craquelé sur toute sa surface. Il offrait des prises inespérées à la brune Inikawas au visage pareil au clair de lune. Elle escalada souplement la falaise de bois et s’approcha de l’étrange fille bleue.

Cette dernière gisait toujours sur la branche, inanimée, un bras, une aile et une jambe pendant dans le vide, mais commençait à glisser.

D’un geste vif, elle la retint par un bras et l’ausculta. Les membres étaient intacts, de même que les ailes. Pour celles-ci, elle ne pouvait toutefois en être certaine, l’étonnante matière qu’elle palpait ne lui rappelait rien de connu. Le toucher en était à la fois doux comme de la plume et résistant comme un cuir très fin. Aucune aspérité ne se révélant sous ses doigts, elle en conclut que les ailes n’étaient pas brisées.

Il lui sembla entendre le coeur battre faiblement, sans en être sûre, car la pluie envahissait ses oreilles, entravant son audition. Le vent s’était remis à geindre, non en tempête, mais sur une pulsation qui s’accélérait. Il l’empêchait de percevoir le souffle de la fille bleue, si souffle il y avait.

L’inconnue pouvait aussi bien être morte que vivante, elle n’avait aucun moyen de le savoir. Dans le doute, elle l’attira à elle pour l’adosser contre le tronc à califourchon sur la branche. L’opération était délicate et elle manqua de chuter à deux reprises. Elle y arriva cependant après maints efforts. La tête de la fille roula sur son épaule droite. Elle la releva, puis entreprit de la réanimer.

Se souvenant des leçons de Mère de La Tribu, elle lui massa le coeur jusqu’à le sentir battre dans la maigre poitrine. Peu après, un râle s’éleva, suivi d’une respiration saccadée et d’une légère crispation des mains.

La vie reprenait possession du corps menu de la fille ailée. Cependant, elle ne se réveillait pas encore.

D’où venait-elle ? Et qui était-elle ? Aucun chasseur n’avait mentionné l’existence d’une tribu d’êtres bleus aux ailes d’azur. Mère de La Tribu, elle-même n’avait jamais abordé ce point. Et pourtant, elle en connaissait des choses, elle avait tant vécu ! Elle était la mémoire du village. Tout ce qui était survenu aux Inikawas, elle l’avait engrangé dans un coin de son esprit et le racontait aux jeunes enfants lors des veillées en hiver.

Il fallait que la fille bleue vienne de très loin pour que Mère de La Tribu n’en sache rien ! L’ouragan l’avait sans doute enlevée aux siens et emportée sur une longue distance jusqu’aux abords du village des Inikawas, et ensuite…

Une lueur inquiète traversa ses grands yeux noirs. À quoi bon se poser des questions sur le territoire des êtres ailés alors qu’elle-même ignorait son lieu d’atterrissage ? Son vol avait duré très longtemps. Ce qui signifiait, en l’occurrence, beaucoup de chemin à parcourir avant de regagner son propre tipi.

Deux disques phosphorescents trouèrent les ténèbres cinq coudées au-dessus d’elle. Un fauve ! Seules les pupilles d’un félin brillaient de cette façon. Instinctivement, sa main glissa à sa taille et se referma sur le manche de bois de son tomahawk. Une onde bienfaisante apaisa ses craintes.

Frère Tomahawk était un fidèle compagnon. Il était resté accroché à sa ceinture en dépit des virevoltes du vent et de sa chute dans le chêne. Frère Tomahawk était un véritable ami ; le fil tranchant de sa lame de pierre briserait l’assaut du carnassier, quel qu’il fût. Elle n’était pas fille à s’enfuir devant un danger !

Le couvercle noir des nuages éteignait toute lumière en provenance des étoiles et de la lune. Il maintenait une nuit totale et lui interdisait d’estimer la taille et la force de l’animal. Cependant, quelque puissant qu’il fût, elle l’affronterait. À califourchon sur la branche, les cuisses et les jambes enserrant la ramure et la main gauche maintenant sa compagne contre le tronc, elle s’apprêta au combat.

Le hululement rauque qui s’éleva la fit sursauter. Un frisson remonta impulsivement le long de son échine. Le cri se répéta, plus fort, plus clair. Elle ne put retenir un rire nerveux.

Es-tu bête, Petite Fleur Des Champs, au point de trembler devant Frère Hibou !

Le bruissement d’une paire d’ailes confirma l’appartenance de l’animal à la gent volatile.

La couverture de nuage se déchira brusquement. De fines pointes argentées scintillèrent. Leur éclat ténu caressa le chêne feuillu, son tronc brunâtre et, en son milieu, l’ouverture béante d’une large et profonde crevasse. Un hibou y avait établi son nid. Il s’y tenait à la lisière. Les ailes déployées, il s’ébrouait de l’eau accumulée dans son plumage. Elle s’aperçut de la fin de l’averse.

Il ne pleuvait plus, l’orage était terminé.

Un sourire apparut sur ses lèvres. Enfin ! Il était temps. Elle allait pouvoir se sécher. Sa robe de daim mouillée collait à sa peau et lui gelait les os malgré la température clémente. Ses cheveux trempés n’arrangeaient pas la situation.

Une fatigue subite gagna ses membres. Sa tête s’alourdit, elle se sentit sombrer dans le sommeil. Vigoureusement, elle se secoua. Il ne s’agissait pas de s’endormir. Elle tomberait avec la fille bleue et, cette fois, il n’était pas sûr qu’elle s’en sorte indemne.

Sa compagne était toujours inconsciente. Rien n’indiquait qu’elle reprendrait connaissance bientôt. Elle avait été sévèrement assommée contre la branche. Heureusement, sa respiration était régulière, un souffle léger qui taquinait sa joue. L’inconnue vivait. Tôt ou tard, elle s’éveillerait !

En se déplaçant doucement, elle l’installa de son mieux sur son épaule gauche, les talons battant sur son ventre, la tête sur son dos. Elle ne pesait guère plus que le poids d’un enfant de huit printemps pour la taille d’une fille de douze. En effet, la fille ailée étant aussi grande qu’elle, elle lui donna approximativement son âge.

Cela dit, la difficulté ne résidait pas dans le poids qu’elle supportait.

Au moins quatre longueurs d’homme séparaient le sol de la branche maîtresse. Si l’escalade en était aisée, il n’en était pas de même de la descente. Elle n’était sûre d’aucune prise et tâtonnait longuement du bout de sa bottine avant d’en trouver une adéquate. À cela s’ajoutait l’encombrement du corps de l’inconnue et son équilibre sur son épaule.

Après un temps interminable, elle toucha enfin la terre. Elle en était si heureuse qu’elle s’assît au pied de l’arbre sans accorder d’attention au sol trempé après y avoir adossé son fardeau. Une robe d’un léger tissu bleu recouvrait la fille de même couleur, son unique vêtement. Elle ne portait ni arme, ni parure, rien qui permettait d’en apprendre davantage sur son peuple.

Harassée, la jeune Indienne se cala également contre le chêne tandis que ses paupières se refermaient.

Ils ne restèrent clos qu’un instant, lui sembla-t-il. En réalité, un quart de la nuit s’était écoulé. De nouveau, la couverture nuageuse recouvrait le ciel. Plus aucune étoile ne brillait au firmament. On ne voyait rien.

Elle tendit l’oreille vers le son étrange qui l’avait alertée. Une plainte enrouée se manifesta à sa droite, suivie de chuintements inquiétants. Un semblant de paroles s’éleva.

La fille bleue ! s’exclama-t-elle.

D’un bond, elle se mit à genoux. Une poignée de cheveux tomba dans ses mains. Elle tapota des joues, des lèvres bougèrent sous ses doigts et des cils remuèrent.

Un cri de joie monta sous le chêne. Petite Fleur des Champs tremblait d’excitation. La fille-oiseau se réveillait. Maintenant, elle était sûre qu’elle vivrait. Impatiente de lier connaissance, elle se présenta.

Bonjour, fille bleue ! Je m’appelle Petite Fleur des Champs, de la tribu des Inikawas. Je suis une fille des plaines. Tu es tombée près de mon village et le vent nous a emportées ici. Me comprends-tu fille bleue ? Me comprends-tu ?

La tête bougea de haut en bas dans ses mains.

Magnifique ! Tu es vivante. Nous allons enfin nous parler. Dis-moi, quel est ton nom ?

Les sons trop faibles ne lui parvinrent qu’à moitié. Elle n’en saisit pas la signification. La mystérieuse inconnue était bien trop épuisée pour s’exprimer correctement. Elle se rapprocha et répéta sa question.

Ai… Ailes d’Azur ! balbutia sa compagne. Je me nomme Ailes d’Azur.

C’est un très joli nom ! Il te va comme une flèche à un arc, car tes ailes sont d’un azur magnifique.

Les nuages se déchirèrent à ce moment précis. Une étroite lucarne laissa tomber dans la futaie une lumière ténue. Le vent reprenait de la vigueur. Il soufflait de plus en plus fort. Elle serra Ailes d’Azur pour l’éviter d’être emportée. Une nouvelle fois, elle se pencha vers la fille-oiseau.

Que fais-tu ici ? Pourquoi n’es-tu pas chez les tiens ? Que s’est-il passé ?

Déroutée par tant de questions, Ailes d’Azur ne répondit ni à l’une ni à l’autre.

La Perle De Lune. Ils veulent le secret de la Perle De Lune…

La Perle De Lune ?

Surprise, Petite Fleur Des Champs resta interdite. Elle se reprit vivement.

Mais, qu’est-ce que c’est la Perle De Lune ? Qui t’en veut pour cela ? Qui cherche ce secret ?

Si quelqu’un te le demande, tu répondras Coeur De Fiel !

Une voix brutale et pareille à de l’acier venait de retentir sous le chêne. Elle cingla la petite Inikawas comme un fouet acéré.

Un seul bond la remit sur ses pieds, la main sur le tomahawk, prête à se battre.

5- Où se procurer le livre papier ? Pour ceux intéressés.

Les lecteurs intéressés par l’acquisition soit du livre papier, soit du livre en version numérique (ebook) peuvent se le procurer selon les liens suivants :

– Livre papier, cliquez « roman fantasy » .

– Version numérique, cliquez sur « livre numérique » .

Information : Les couvertures sont différentes s’il s’agit du livre papier ou du numérique.

La version numérique est aussi disponible sur d’autres plateformes Itunes, Google play, etc.

6- Autres livres à lire gratuitement.

Pour connaître les autres romans disponibles gratuitement à la lecture, cliquez sur « romans complets à lire » (une autre page de ce site).

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