A lire gratuitement le deuxième chapitre de ce roman.
Dans ce chapitre, Ganaël découvre l’hostilité glaçante de tout le village à son égard tandis que chacun d’eux nie farouchement l’existence de cette jeune fille dont il fit brièvement la rencontre sur la piste de ski avant de la voir fuir, le visage crispé et les yeux emplis d’une terreur inconnue.
Quand il évoque cette rencontre et cherche à en savoir davantage sur cette fille apparemment épouvantée par quelque chose des alentours, toute amabilité disparait et son interlocuteur ne lui présente plus qu’un regard abrupt.
Refusant de se croire victime d’une illusion comme le prétend le patron de l’auberge, il affine son ouïe et réussit à surprendre une conversation éloignée. Dès lors, il apprend le prénom de celle que chacun s’efforce à nier l’existence.
Note.
Ceci est le deuxième chapitre du roman « Ganaël et Agathe » dont le héros, Ganaël, est un descendant des elfes vivant à notre époque moderne.
Ce chapitre s’intitule « Coup de froid sur la ville » .
Note 2.
Si vous n’avez pas encore lu les chapitres précédents, voici le lien vers le début de ce roman, cliquez sur « Ganaël le dernier des elfes » .
Vous y trouverez aussi une présentation du roman.
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1- Copyright. A lire gratuitement, mais pas à reproduire.
2- Début de la lecture.
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4- Autres livres à lire.
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2- Chapitre 2 – Début de la lecture.
COUP DE FROID SUR LA VILLE.
Le lendemain, les neuf heures n’avaient pas encore sonné qu’il marchait à petits pas vers la mairie. Le conseil d’Eloïse était le meilleur ; il avait décidé de le suivre. Son pied ne le faisait presque plus souffrir. Il pouvait se déplacer aisément à condition d’exercer un effort modéré.
L’Hôtel de Ville élevait sa façade de bois verni au bout de la rue centrale. Son architecture ne dépareillait en rien des autres maisons. Seule l’inscription « Mairie » annonçait sa fonction d’édifice public.
Un homme d’une vingtaine d’années tenait la réception. Il se présenta comme secrétaire stagiaire. À la question de Ganaël, il répondit.
— Je ne saurais vous renseigner. Je ne suis à Saint-Florin que depuis six mois. Évidemment, j’ai entendu circuler des histoires au sujet d’une fille. J’ignore si elles sont vraies ou fausses. Plutôt que de vous induire en erreur, je préfère contacter directement monsieur Rollin, notre maire.
Ses doigts secs composèrent un numéro sur le cadran. Au bout de quinze secondes, quelqu’un décrocha.
— Allo, Monsieur le Maire ? Ici Philippe Lambert. J’ai, en face de moi, un monsieur qui désire connaître le nom d’une jeune fille qu’il a rencontrée dans la montagne, près de la forêt des loups… oui… dans les dix-neuf ans, brune, de longs cheveux, yeux noirs, robe claire…
Avant que le stagiaire ne terminât sa description, l’ouïe de Ganaël s’était baissée de plusieurs degrés pour se concentrer près de l’écouteur. Non seulement il entendait la voix de l’interlocuteur mieux que le garçon, mais il percevait également le crissement du stylo du maire et sa chute lorsque le magistrat le fit tomber par mégarde.
En temps ordinaire, Ganaël limitait son audition à la perception du registre des hommes. L’espionnage de ses contemporains ne le préoccupait en aucune façon. Il en allait différemment aujourd’hui. Cette conversation lui était destinée. Pour éviter une transformation involontaire des paroles du maire, ou un de ces oublis qui font parfois le lit de l’incompréhension, il préférait se fier à ses propres facultés.
Un juron sourd frappa ses oreilles « Bon sang ! encore ce damné fantôme qui fait des siennes ! Cette Agathe ne…!» La voix se tut subitement, consciente d’en avoir trop dit à son employé. Ses intonations se firent alors coupantes.
« Philippe, qui donc vous pose ces questions ? … Fabrice Martin ?… Un vacancier ? … Encore un curieux qui s’occupe de ce qui ne le regarde pas ! Vous n’avez aucune information à lui transmettre, aucune ! S’il insiste, rétorquez-lui que les renseignements sur l’État civil d’une personne sont couverts par le secret professionnel. Et s’il n’est pas content, envoyez-le-moi ! Je me charge de lui clouer le bec à ce freluquet ».
La déflagration brutale d’un combiné qui se repose avertit Ganaël de la fin de la communication. Il revint au registre des sons ordinaires pour s’entendre dire que le maire ne connaissait aucune jeune fille brune à Saint-Florin.
— Vous avez évoqué tout à l’heure certaines histoires qui couraient à son sujet….
— Moi ? Je me suis certainement mal exprimé. Je pensais surtout à ce type de chansons qu’on passe à la radio, ou des pièces de théâtre. Rien qui concerne notre commune. Pour ma part, je ne sais rien de cette personne. À mon avis, elle n’est pas d’ici. Voyez donc à Chamonix ! C’est à deux heures de ski. Votre vacancière y bivouaque, j’en suis sûr !
Fidèle aux ordres du maire, le jeune stagiaire resterait muet, dans ces conditions, il était inutile d’insister. Avant de quitter les lieux, Ganaël le remercia chaudement, à la grande surprise de l’employé. Il ignorait que par son entremise, l’enfant des elfes possédait maintenant deux informations précieuses. La première, que tout le village connaissait l’existence de cette fille, et la seconde, qu’elle se prénommait Agathe.
« Puisque le sieur Rollin refuse de me renseigner et que tous les ponts sont coupés du côté de la mairie, essayons quelqu’un d’autre ! »
Tout en déambulant dans l’artère principale – et néanmoins étroite – de Saint-Florin, il ne doutait pas qu’un des villageois au moins acceptât de lui fournir des informations. « Ils ne sont quand même pas tous à l’image de ce grognon de Rollin, ou de cette brute de Marcel. »
Les lettres dorées d’un panneau accroché au flanc d’une maisonnette déclaraient : « Pâtisserie, boulangerie, épicerie ». Il y pénétra d’un pied ferme.
Une petite vieille, vêtue de noir, un châle sur les cheveux, discutait vivement avec la commerçante, une femme opulente aux formes généreuses, la quarantaine épanouie.
— Tiens ! Voilà-t-y un de nos jeunes vacanciers ! s’exclama la boulangère à la vue de Ganaël.
Elle s’enquit de la durée de son séjour. La conversation roula ensuite sur la texture de la neige, sur le froid, sur le temps qui se gâterait bientôt. Afin de gagner sa sympathie, il commanda une brioche, puis, estimant le terrain aplani, interrogea le plus ingénument possible.
— À propos, pourriez-vous m’indiquer la maison d’Agathe ?
La température dégringola subitement. La face rougeaude de la commerçante avait pâli. La voix éraillée de la petite vieille, silencieuse jusqu’à présent, grinça.
— Et pourquoi donc cette question, jeune homme ?
— Pourquoi ? Et bien, pour… pour lui parler. Je l’ai rencontrée hier, voyez-vous. Je souhaiterais la revoir, pouvez-vous me renseigner ?
La vieille lui jeta un regard aigu avant de répliquer.
— Écoutez-moi, attentivement. Nous ne connaissons aucune Agathe à Saint-Florin. Ce n’est qu’une petite bourgade. Une douzaine de familles d’âge moyen, une poignée d’enfants et des vieillards ; rien de plus ! Vous avez dû croiser une vacancière en transit. Elle doit être loin d’ici à présent. Pas vrai, la mère ?
La boulangère acquiesça. Le visage naguère épanoui s’était refermé sur une expression butée. Elle répondit trop vite, comme pressée de saisir la perche tendue.
— Vous avez raison, Mme Landy. Cela ne peut être qu’une vacancière. Le jeune homme devrait voir du côté de Chamonix ou d’Albertville. Il trouvera des foules d’Agathe, là-bas !… Cela fera deux euros !
Ganaël paya sans protester malgré la rudesse du ton.
« Décidément, murmura-t-il plus tard dans sa chambre, les Saint-Floriniens sont bien trop pressés de me voir courir à Chamonix ou ailleurs pour être honnêtes ! Qui que soit cette Agathe, sa cote de popularité ne doit pas s’élever au plus haut chez les habitants du coin. Ils cachent quelque chose et je trouverai quoi ! »
Le repas de midi avalé, il jugea son pied suffisamment reposé pour entreprendre une glissade modérée dans la campagne. Au sortir du village, un groupe d’enfants jouaient dans une cour ouverte, limitée sur deux côtés par une haie vive couverte de neige. Ils se chamaillaient, se tiraient par le col ou par la manche, ou encore grimpaient sur l’unique arbre à leur portée. Sur le fronton du bâtiment derrière eux, on lisait en lettres de pierre « école communale ».
— Eh ? Les enfants ? cria-t-il à leur adresse.
Ils accoururent en un seul mouvement et s’attroupèrent autour de lui, curieux et avides de nouveautés.
— Bonjour. J’ai une question à vous poser. Je cherche une jeune fille de 19 – 20 ans. Elle est brune, porte de longs cheveux et s’appelle Agathe.
— Le fantôme ! s’exclama une voix aiguë.
— Le fantôme ?
Un garçonnet d’une huitaine d’années, les yeux grands écarquillés, excité comme un diable, déclara vivement.
— Oui, c’est le fantôme Agathe. Elle est morte, il y a longtemps. Parfois, elle sort. Si on la voit, il faut s’enfuir vite, parce qu’elle enlève les enfants désobéissants pour les manger.
— Peuh ! interrompit une fille plus âgée. Les parents racontent toujours des histoires pour nous effrayer et nous obliger à obéir. Je suis sûre que c’est encore une de leurs inventions.
— Pas vrai ! reprit un petit. La mère Pany a dit à la mienne qu’elle l’avait vue une fois qui rôdait près de la forêt.
« Arrêtez immédiatement ces bavardages ! »
Dans un seul ensemble, Ganaël et les enfants se tournèrent brusquement pour découvrir, cinq mètres plus loin, le visage aigre d’une petite femme d’une cinquantaine d’années. De ses yeux furibonds pulsaient des éclairs en direction du vacancier. Une deuxième fois, sa voix acide tonna, mais à l’encontre de Ganaël.
— Je suis l’institutrice ! Je vous prierai de vous éloigner et de ne plus importuner mes élèves.
— Il y a méprise, Madame, je…
— Pas de commentaires, s’il vous plaît ! Au revoir, monsieur !
De mauvaise grâce, Ganaël s’exécuta. La colère rugissait en lui. Devant l’attitude de cette femme, les noms de mégère, d’acariâtre et autres qualificatifs, montèrent à ses lèvres. Enfin, il se calma suffisamment pour réfléchir. En un quart de secondes, sa décision fut prise. Il se coula jusqu’à l’arbre le plus proche et s’y accroupit de façon à ce qu’un observateur le vît uniquement occupé à nettoyer ses skis.
Trente mètres le séparaient de la cour. Trente mètres… autrement dit, rien ! Son ouïe fulgura à travers l’espace. Le frôlement de la brise grondait en cataracte sur les troncs des sapins, les craquements de la neige qui fondait au soleil explosaient aux alentours. Il augmenta sa concentration et l’étonnement s’imprima sur son visage. Les ondes sonores se dirigeaient toutes vers l’épais tapis blanc. La neige les absorbait, les emmagasinait indéfiniment quelque part en son sein. Il en percevait la succion.
Son ouïe se promena le long de ces ondes, il s’aperçut alors que la neige agissait d’abord comme un frein, en ralentissant la vitesse des sons, puis comme une éponge. Dépourvues de leur énergie habituelle, les ondes sonores se laissaient tomber dans le piège cristallin.
Ainsi s’expliquait le silence qui régnait dans les contrées enneigées.
Cette particularité n’aurait pas réellement déplu à Ganaël si, justement, il n’avait pas été si désireux d’utiliser ses facultés auditives. La neige estompait les ondes sonores si efficacement qu’il craignit un moment ne plus pouvoir entendre ce qu’il voulait. Il baissa le seuil de son audition jusqu’aux limites du possible. À ce niveau, la chute d’une plume sur la mousse d’un sous-bois retentirait à ses oreilles plus fort qu’un coup de tonnerre. Il dépassa le vacarme effroyable de la brise glissant sur son visage pour se concentrer uniquement sur la cour de l’école. Les sons qu’il en capta étaient si faibles qu’il eut un mal fou à les trier et à les ordonner. En définitive, il en choisit une qu’il reconnut à son aigreur.
— Mes enfants, à partir de ce jour, je vous interdis de parler à l’étranger ! Est-ce bien compris ? De même, je ne veux plus aucun bavardage au sujet de fille fantôme, ni sur le prénom d’Agathe. Vous ne connaissez rien, et vous ne direz rien ! Est-ce clair ? Et maintenant, en classe !
Plus bas, beaucoup plus bas, à tel point que Ganaël ne l’aurait pas perçu s’il n’avait pas porté son attention sur les élèves, une petite voix flûtée chuchota.
— Mon père sait où elle se cache. Il paraît qu’elle se trouve à V…
Un voile noir s’abattit brusquement sur ses yeux. Une étreinte sauvage lui enserra la tête tandis qu’on le renversait en criant. La fraction sub-auditive de son propre cri de surprise noya les environs, lui arrachant une grimace de frustration à Ganaël.
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