Le livre de Patrick Huet en escale face aux Balmes de Caluire-et-Cuire.
Aujourd’hui, le livre de voyage du Rhône s’est arrêté à Caluire, une ville bercée par le Rhône à l’est et par la Saône à l’ouest.
(N. B. Caluire (qui s’appelle en fait Caluire-et-Cuire) est une ville de 30 000 h limitrophe à Lyon)
Une curiosité : les Balmes.
A une centaine de mètres du cours actuel du Rhône se dresse une sorte de falaise dans la commune de Caluire. Au pied de cette falaise court la Grande Rue de Saint-Clair, laquelle est bordée d’immeubles de chaque côté de sa chaussée et suit aussi le fil du Rhône.
Cette falaise est renforcée par des croix qui paraissent boulonnées dans la paroi. Sur son flanc, on distingue des ouvrages de maçonnerie pareils à des vestiges de tunnels ou d’anciennes habitations.
Cette paroi dont le sommet est un belvédère porte aussi le nom de « balme » . Une dénomination assez courante dans la vallée du Rhône.
Que représentent ces Balmes ?
Pour les décrire et en donner la définition, il faut d’abord présenter un phénomène qui date de la dernière glaciation au cours de laquelle le glacier du Rhône descendait jusqu’à Lyon.
Un glacier n’est pas statique. Il glisse lentement au fil de la pente, entraînant dans son mouvement des quantités de matériaux – roches, éclats de pierre, sables et divers débris qui, en s’accumulant au fil des siècles, forment des monticules qu’on appelle des moraines. Parfois le volume de matériaux est si important qu’il se crée des collines ou des plateaux.
Ces moraines sont solides pour un pas humain. La végétation la recouvre, les animaux y prennent gîte. Dans la vie courante, elles sont aussi stables que les autres types de collines. D’ailleurs, pour un œil non averti, la paroi semble de roches pures, impossibles à déplacer. Mais sous des conditions climatiques intenses (comme des déluges de pluie), les extrémités de la moraine subissent parfois des glissements de terrain.
Dans le Rhône et dans l’Ain, on appelle les abords de ces collines et de ces plateaux des « Balmes » .
Les Balmes de Caluire.
Pour en revenir aux Balmes de Caluire. Les extrémités de ces moraines ayant été construites (immeubles d’habitations, maisons, etc. alors que la ville s’étendait), des travaux de soutènement ont été réalisés au fil des siècles pour éviter les éboulements.
Ils se sont néanmoins avérés insuffisants pour des conditions extrêmes.
Le 8 mai 1932, à la suite à dix jours de pluie déchaînée, un mouvement de terrain provoqua un éboulement qui détruisit l’immeuble en contrebas de la balme.
Depuis, l’espace au bas de cette falaise n’a pas été reconstruit et l’on engagea de nouveaux travaux de fortification de la paroi pour éviter qu’un tel événement ne se reproduise.
Une paroi fauve.
Se dressant face à l’est, la falaise de Caluire s’inonde de soleil dès le lever du jour. A la voir briller sous l’éclat des rayons, on dirait qu’il ne s’agit que d’une seule roche. Et quand le Fleuve-trotteur lui rendit visite et posa son livre devant sa paroi, la falaise lança des éclairs fauves par-dessus sa couverture bleue.
Son titre, « Le Rhône à pied du glacier à la mer » , rappelait à cette ancienne moraine le baiser du glacier qui autrefois l’avait créée et avait si longuement accompagnait se jours.
Note.
– Pour plus d’information au sujet du livre « Le Rhône à pied du glacier à la mer » , cliquez sur ce lien : « Le livre du Rhône – Album photo » .
– Pour toute information au sujet des conférences sur le Rhône du glacier à la mer, voici le lien : « Conférence sur le Rhône » .